Point of view: Extention of Ordupgaard Museum

Publié le par Elzélina Van Melle

Vilvordevej 110, 2920 Charlottenlund, north Copenhagen
2005
Architect: Zaha Hadid
  
 
Le point de vue d'Elzélina Van Melle: ARCHIVOX accueille avec beaucoup de plaisir, cette jeune paysagiste, partie étudier à Copenhagen pour l'année 2007-2008. Au gré de ses envies, elle sera notre envoyée spéciale dans ce pays. Nous lui souhaitons la bienvenue sur notre blog.
 
L’extention du musée n’est pas une definition suffisante pour parler du vaisseau batit en 2005 pour suppléer l’espace d’exposition du manoir de style XIX français D’Ordrupgaard.
 
 Assez bas et de plein pied (4 à 5m de haut maximum) la première impression qu’offre l’oeuvre de Zaha Hadid est horizontale. La cour gravillonnée de l’ancien musée fait face à l’entrée principale de la galerie tandis que celle-ci parade tout en courbe le long d’un talus qui s’écrase en dessous d’elle.
L’ensemble est environnée d’arbre, nous sommes dans une clairière. Zhadid3.jpg
La masse qui enveloppe le nouvel espace d’exposition semble déployée et complexe à la fois, comme la coquille d’un escagot qui au lieu de s’élever en forme de spirale aurait eu envie de s’étaller un peu plus sur l‘herbe. En fait c’est comme si tout l’animal s’étaient fondue en un seul fossile, en conservant les vides à l’intérieur de son corps.
Ici nous ne parlerons que de la relation du batiment à son environnement depuis le point de vue d’un promeneur qui tourne autour. Zhadid1.jpg
 























Il serait trop facile de parler de peau pour décrire cette lourde structure de béton et de verre dont les paroies
entracites évoquent l’acier sans en avoir l’apparence glacée. Les dites paroies sont si épaisses qu’elle produisent l’effet d’un solide voluptueux et stable qui dépasse l’idée de façade pour mieux suggèrer l’ensemble du volume. Pas de véritables angles entre toit et murs, juste un simple déroulé. On a envie de dire monolithe, mais la forme est plus intelligente que cela.
L’apparence structurale est organique, mais le vocabulaire architectural est solide et lisible. La minutie de l’ingénérie se montre à entre chaque articulation de matériaux. C’est comme si nous étions en face d’un objet manufacturé don’t l’échelle serait démultipliée.
 
Le terrain et la gallerie semblent évoluer ensemble et s’interromprent en face à face avec le paysage. Le jardin forestier, affable, entoure le batiment en contrebas tandis que celui-ci lui rends hommage en par des terrasses en son fort intérieur ou entre ses nombreux cotés. 

Zhadid2.jpg
























Il est difficile
d’appréhender la forme du bunker dans son ensemble, et pourtant l’architecture n’est pas eclatée. Le sol sur lequel il s’appuie est lui même tout en dénivelé. Ainsi le terrain apparait-il et disparait-il sous la vague du batit, comme s’il se jouait une sorte de surf entre les surfaces.
La pente du terrain est comblée par le batit, de même qu’un talus s’élève jusqu’au dessus de la galerie comme pour en couvrir la partie émergée . Cependant que nous faisons le tour, un escalier qui mène sous l’aile qui vient s’enscastrer dans le vieux musée. Le tunel ainsi créée dévoile une façade en contrebas qui donne l’impression que la galerie est en foncée dans la terre, et ce tunel laisse ainsi voir le sous sol. Une fenêtre nous apprend l’existence à cet endroit des cuisines du restaurant (situé dessus).
 
L’ensemble de l’architecture me fait penser au concept minimaliste des « spécific objects » de D. Judd, ou encore à la théorie de R. Krauss sur le champs élargit de la sculpture. A cause de l’échelle de ce batiment. En efftet, celui s’approche d’emblée comme une forme sculpturale: on a envie de la toucher, de tourner autour…Et puis finalement, le batiment se déploie bien à l’échelle d’un espace mais ni à la mainière d’une maison ni comme le ferait un building.
La sophistication architecturale de Hadid n’a rien de minimale. Mais l’apprehension de la galerie est intuitive, simplifiée, voire phénomènologique. Aucune signalétique n’indique par exemple la géographie du lieu. Autrement dit, cette caverne extrudée est une belle expression pour un espace artistique, mais peut-être trop captivante elle-même pour pouvoir se dévouer à d’autres oeuvres.

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A
j'aimes bien la façon dont tu décris ce dépliage au sol et son rapport fondamental au paysage autour: la clairière et cet espèce de respect fondamental entre le batiment et ce sur quoi ou autour duquel il se batit. D'ailleurs on peut vraiment se demander avec Zaha si la pesanteur qui reste tout de même encore du domaine du naturel (pousse des plantes, bien que la facade végétalisée requestionne cela) existe encore et fait partie de son architecture. A l'agence on a commencé à questionner les façades verticales et leur rapport fondamental à un homme vertical, debout et faisant face alors que finalement , dès que tu décris l'archi de Zaha tout s'enroule et l'on a envie s'appuyer pour se lover dans cette archi ou bien s'asseoir sur les terrasses aménagées.
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